Après le choc, la conscience et l’action
Au-delà même du dramatique aspect sanitaire, les effets post-Covid-19 sont considérables pour ceux qui ont traversé l’épreuve et, plus largement, pour une majorité de la population mondiale. Il s’agit bien d’un traumatisme à grande échelle, au sens des théoriciens de la résilience.
De façon plus ou moins consciente, chacun a amorcé une forme de résilience. Le principal risque auquel nous faisons face est celui du déni généralisé, que l’on peut définir comme «une attitude de refus catégorique à l’égard d’une perception désagréable de la réalité extérieure».
Dans la situation de Covid avec ses conséquences médicales, sociales, politiques et économiques la Résilience est une possibilité individuelle de rebondir !
Popularisée par le neuropsychiatre Boris Cyrulnik, « La Résilience fait référence à la capacité humaine de se confronter à des expériences aversives, de les intégrer et d’être transformé par elles. Il ne s’agit pas pour autant d’une sorte de suradaptation de quelques personnes exceptionnelles. De même, il serait faux de considérer la résilience comme un retour à l’état antérieur ou comme s’il n’y avait pas de changement malgré l’adversité. En fait, le sujet qui a été blessé va reprendre un autre type de développement. Il s’agit donc d’un néodéveloppement » (Cyrulnik, 2005 ; Cyrulnik et Duval, 2006).
Les Entreprises elles aussi doivent faire face à des événements traumatiques. Plusieurs facteurs tels que les catastrophes naturelles, le cyber-risque ou encore les risques de conformité peuvent faire prendre conscience à l’entreprise que la résilience est nécessaire ».
L’art du kintsugi
L’art du kintsugi, l’art traditionnel japonais qui consiste à réparer un objet cassé en soulignant ses cicatrices avec de l’or au lieu de les cacher, est souvent utilisé comme métaphore de la résilience en psychologie et en développement personnel
La capacité de résilience est fonction de plusieurs paramètres :
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Donner du sens !
C’est Ia capacité et la motivation à reconnaitre la situation vécue, à la nommer et à lui donner une explication en faisant appel à la mentalisation et à la symbolisation.
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L’optimisme !
Être optimiste c’est accepter l’idée que les contraintes et les difficultés font partie de la vie et qu’il leur est possible de leur apporter une réponse ! Il est possible d’agir sur ce qui est en train de se passer. « Le microbe n’est rien. Le terrain est tout. » Claude Bernard
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La Boussole personnelle !
La conscience en l’idée que la personne peut trouver dans son for intérieur et dans son environnement les ressources qui vont être nécessaire pour faire face et dépasser cette situation et non pas baisser la tête et refuser d’avancer !
La résilience est-elle a la portée de tous ?
En tout cas nous pouvons la développer, l’acquérir et la forger par nos expériences individuelles professionnelles et sociales. Face à l’adversité, le processus de résilience peut se mettre en place spontanément ou bien, a contrario, demeurer à l’état latent. Ainsi, son chemin sera difficilement mis en place ou ne sera pas trouvé par certaines personnes. A chacun le choix de son évolution !
Existe-t-il une boite à outils ?
Faire confiance à qui on est : une image de soi qui nous convient. Soyons bienveillant envers nous-même ! – Partager nos émotions nos sentiments avec des personnes fiables, qui vous écoute, qui ne vous jugent pas – Prendre des décisions, passer à l’action, trouver de nouvelles solutions
De nouvelles ressources sont nées dans l’épreuve. Profitons-en !
Le contexte a fait éclore des talents spécifiques de résilience : distanciation avec l’événement et sa dimension émotionnelle, humour, attention portée aux signaux faibles, quête de sens et de cohérence, repositionnement des priorités, capacité à aborder les situations à risque, capacité d’innovation nouvelle, force collaborative, partage de ressources, nouvelles façons de créer des liens, détermination profonde… C’est donc le bon moment pour réorganiser ces apprentissages. Il s’agit de faire le pari de la confiance dans le potentiel d’initiative de chacun dans un environnement qui a pourtant tendance à diffuser de la suspicion, et ainsi de réduire le pilotage par le seul contrôle.